La démission de mon job

Ce mois de Mars, j’ai annoncé à mon boss que je souhaitais quitter l’entreprise. Je lui ai expliqué que ce n’était pas le job mais que j’avais besoin d’un changement plus profond : celui de ma vie personnelle. En effet, jeune,  en couple avec ma copine qui faisait le tour du monde, vivant à Valenciennes, France, je ne supportais plus la vie que je menais… Quelque chose manquait à ma vie : du sens, du dynamisme, du positivisme. J’ai toujours voulu vivre aux Etats-Unis : pays de mes vacances, pays de ma maman américaine, pays où toute ma famille se trouvait, pays du positivisme, pays où tout est possible.

Sur le coup, mon chef fut surpris et étonnement, il rebondit assez rapidement en me demandant quel était mon plan. « Mon plan ? » demandais-je sans vraiment comprendre. « Oui ton plan, quand pars-tu, pour faire quoi ? quand vas-tu te marier, Où te vois-tu dans 5 ans ? dans 10 ans ? »

« Je… euh… bientôt enfin… » je sortis pris de court par tant de questions. Lorsque je repris mes esprits, je me lança « Je vais partir au Etats-Unis au plus vite pour après réfléchir et trouver un travail là bas, ma copine me rejoindra après ses études en septembre ». Mon boss fut stupéfait et me lança « Ce n’est pas un plan ça, fais-moi plaisir et réfléchis à toutes ses questions, puis revient me voir quand tu auras un plan ». « Je n’ai pas besoin d’un plan, je veux vivre une aventure ! », « Ce n’est pas un plan, tu dois savoir où tu veux aller pour construire ta vie, tu vas prendre les plus grosses décisions de ta vie avant tes 30 ans, si tu ne fais pas cela, tu vas le regretter toute ta vie ». Suite à mon échange avec mon boss, je me posais plein de questions. Et si il avait raison, si je devais bien tout préparer de ma vie et ne pas partir comme cela, car mon coeur me le dictait ?

Passer  de nombreuses médiations, réflexions, discussions avec ma mère et ma copine, je me résolu à prendre ma décision finale : je devais partir. J’étais jeune, presque 29 ans, sans contraintes familiales, en quête de dynamisme et d’aventure, je devais partir maintenant sinon jamais je ne le pourrais.

Ce Vendredi 13 mai avait une saveur particulière… Me voilà parti à mon travail, toujours le même chemin, le même rituel du matin, la même routine de lancement d’équipe, seulement une  chose avait changé ce jour : je portai avec moi un papier spécial, celui qui allait changer ma vie, ma lettre démission. Toute la journée je l’ai portée sur moi en repoussant à chaque heure le moment fatidique de la remettre au service des ressources humaines. « Vais-je le faire maintenant ? Non pour plus tard ce sera mieux … ». Une part de moi ne voulait pas donner ce papier qui allait signifier le changement, le début d’une aventure et surtout l’inconnu.

A 15h, je me résolu à prendre mon courage à deux mains et à me diriger vers le bureau des ressources humaines. Personne dans le bureau, je regarde aux alentours, personne non plus. Je me résolu à l’appeler. Il arriva dans son bureau. « Bonjour Jonathan » me lança t-il, « Je crois que tu ne viens pas pour une bonne nouvelle ». Mon chef avait appeler M. Dessard pour lui expliquer la situation et mes réflexions de quitter le job. Mon coeur battait très fort et je sortis la lettre pour lui remettre immédiatement. Il la lu dans un silence religieux. « Entendu, en revanche la date de fin de préavis n’est pas correcte ». « Mince » me dis-je, j’avais mis une date de préavis un peu trop proche. « Ce n’est pas grave tu peux la corriger et me la remettre mardi ». Dans ma tête j’eu un soupçon de répis, mon inconscient étant content qu’il faille repousser encore l’échéance. « Entendu » lui rétorquais-je tout en reprenant ma lettre et en repartant à mon bureau. Sur le chemin, je me dis que je voulais en finir et me dépêcha d’aller ré-imprimer la lettre de démission avec la bonne date de préavis. Je revins au bureau où M. Dessard se tenait toujours et lui remis la lettre. Il fit une photocopie et me dit que c’était la plus belle lettre de démission qu’il avait vu de sa vie. En effet, dans celle-ci, je remerciais beaucoup de personnes avec qui j’avais travaillé et j’insistais sur le fait que j’avais adoré travailler dans cette usine.

Le plus dur avait été fait, je rejoins mon bureau puis quitta l’entreprise, content d’avoir accompli cet acte difficile mais nécessaire. Les préparatifs du départ allaient pouvoir commencer…